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Encore un acteur méconnu qui mérite le détour ...

lundi 9 août 2010

Redskin (Réprouvé, Le) - Victor Schertzinger - 1929



Richard Dix... Wing Foot

Julie Carter... Corn Blossom (as Gladys Belmont)

Tully Marshall... Navajo Jim

George Regas... Notani (as George Rigas)

Noble Johnson... Pueblo Jim

Jane Novak... Judith Stearns

Larry Steers... John Walton

Augustina López... Grandmother Yina (as Augustina Lopez)

Bernard Siegel... Chahi - the medicine man


82 minutes

Wing Foot, un jeune indien, fils du chef d'une tribu de Navajos est emmené de force à l'école locale, qui comprend d'autres enfants de la tribu des pueblos. Il a beaucoup de peine à s'adapter : pour avoir refuser de saluer le drapeau américain, il est fouetté par un responsable  ce qui lui vaut le surnom de Do Atin, "Le Battu" (The Whipped) un surnom donné par les autres enfants qui le suivra toute sa vie, selon la coutume locale.  Corn Blossom, une petite fille pueblo, le prend sous son aile. 
Bien des années plus tard, bien intégré chez les blancs, Wing Foot termine  brillamment ses études et gagne une course d'athlétisme honorant au passage son université. Il reçoit une bourse pour poursuivre ses études de médecine dans une prestigieuse université et tout semble lui sourire. Corn Blossom, toujours fidèle, est là. Au bal où il est invité il réalise brutalement qu'il reste un "peau-rouge" aux yeux de tous et retourne auprès de sa tribu. Malheureusement son peuple ne le reconnait plus en tant que Navajo mais le considère comme un blanc ....


Sur la coupe gagnée, qui plus tard sera transformée en ceinture par un artisan indien, on peut lire
Field Day
Swift - Thorpe
University College 1928
-
For the young men
running ahead shall
lead the armies to battle

Je ne suis pas déçue et j'en attendais beaucoup après The Vanishing American. Magnifique restauration du National Film Preservation Foundation dans un coffret intitulé "Treasures III: Social Issues in American Film 1900-1934" avec des couleurs profondes et une grande netteté d'image. La partie se passant dans le monde des blancs est en sépia, le monde des indiens en couleurs. Le film est assez intense pour s'y plonger sans difficulté. Le thème est excellent et Richard Dix passe d'un monde à l'autre avec aisance.

Quelques scènes très poignantes : WingFoot comprend que sa place chez l'homme blanc n'est tolérée que parce qu'il est susceptible de gagner une course à pied, et son peuple ne l'accepte que s'il se comporte en indien et qu'il suit les traditions ancestrales.

Des regards qui veulent tout dire :
le regard presque apeuré de WingFoot arrivant seul à la soirée organisée au Collège et découvrant les gens s'amusant. Il fait alors mine de repartir mais est retenu de justesse par une jeune fille du genre écervelée ...

Le regard fermé de son père qui le voit revenir du monde des blancs en complet veston et en canotier, et le regard plein de douleur et d'incompréhension de WingFoot qui constate que le temps ne change rien et se voit rejeter sans avoir aucune chance de s'exprimer et de se monter tel qu'il est.

Le regard plein de fierté de son père qui le voit sortir d'une habitation traditionnelle en habits d'indien, sa fierté de savoir que son fils va devenir l'homme médecine de la tribu ... qui tourne au regard chargé d'incompréhension puis qui se ferme face à son fils qui refuse de tenir un rôle auquel il ne croit plus ...

Le regard douloureux de WingFoot lorsqu'il est désavoué par tous, et qui reste là les bras ballants alors que les membres du Conseil recouvrent de sable la couverture honorifique et donc le rôle qu'il aurait pu tenir au sein de la tribu. Un regard d'une grande sobriété (trois battements de cils, peut-être) mais qui montre toute la douleur face au rejet dont il est la victime. Magnifique Richard Dix dont la présence est intense !

Oil agent : Yat-tay !
Wing Foot : How do you do
Oil agent : Oh, you speak english !
WingFoot : Yes, I have been educated
Oil agent : Well, our system of indien education has been a success
WingFoot : Has it ?



"Redskin" est inclus dans un coffret édité par the National Film Preservation Foundation intitulé "Treasures III: Social Issues in American Film 1900-1934. De nombreuses explications, des commentaires passionnants, un coffret à recommander. On peut regarder le film avec la musique d'origine partiellement car seules trois bobines ont été retrouvées. A mon avis cela vaut la peine car mis à part le thème du générique quelque peu désuet, l'accompagnement sonore est tout à fait remarquable !


Dernier film muet de la Paramount et leur premier film couleur (utilisant deux bandes Technicolor), 'Redskin' a aussi été partiellement filmé en utilisant un processus 70mm appelé Magnascope mis au point par Paramount et permettant l'élargissement de l'image (+75%)..

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